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Sources de vie

Mercredi 3 Mai 2017
19h00 – 21h30
17 rue Dieu 75010 Paris

Sommaire :

Participants

Karine Bonneval, Claire Damesin - Dendromité : En intimité avec les arbres

Dendromité : En intimité avec les arbres

Comment retrouver une empathie envers le non-humain ? Karine Bonneval et Claire Damesin ont eu l’envie de développer un travail autour des échanges invisibles arbre/humain, en lien étroit avec leurs pratiques respectives. L’idée de départ a été de s’inspirer des protocoles scientifiques d’étude de la respiration des troncs intégrant des chambres d’échanges gazeux. Le mot ” chambre ” est ici intéressant puisqu’il s’agit, pour le projet artistique, de se retrouver en contact privilégié avec l’arbre.
Ainsi, dans une structure géodésique transparente entourant un tronc, la respiration de l’humain peut se mêler de manière intime à celle de l’arbre. Un protocole inédit a été mis au point afin de visualiser ces respirations croisées qui sont matérialisés par des flux de CO2. Une caméra à infra-rouge à objectif refroidi, utilisée pour la détection des fuites de gaz dans les industries (caméra FLIR GF 343), a été ici détournée de son application première, afin de réussirà saisir la légereté du souffle de l’arbre, très faible devant celui de l’humain. Sa visualisation très fugace montre la fragilité de cette interelation et sa préciosité. Ces échanges intimes de souffles menés en forêt ont conduit à la réalisation du film Dendromité. D’autres échanges invisibles, issus de la rencontre des colonies de micro-organismes de l’écorce de l’arbre et de la main de l’homme ont été aussi appréhendés. Il s’agissait alors de visualiser la rencontre de deux milieux de vie étrangers l’un à l’autre, que le scientifique M. Rillig (de Berlin) nomme ‘community coalescence’ . Cette partie du projet a été réalisée en collaboration avec Ludwig Jardillier, spécialiste des micro-organismes à Orsay et trouve une forme dans l’installation Constellation. Une structure géodésique en carton offre un aperçu de la multiplicité des formes de la vie et des symbioses en devenir. Elle invite à contempler l’infiniment petit comme un planétarium explore l’infiniment grand et à réfléchir sur la manière dont les êtres vivants interagissent.
Projet soutenu par La Diagonale Paris-Saclay

Karine Bonneval

Depuis plusieurs années, Karine Bonneval concentre sa recherche sur les relations paradoxales que nous entretenons avec le vivant. A travers les notions de territoire, d’exotisme, d’exploration, d’hybridation, de matières premières, elle interroge notre rapport à la nature, que l’homme a domestiqué sans toujours réaliser qu’il est partie intégrante de ce tout qu’il domine. Avec la sculpture, la vidéo, l’installation, elle tente de faire apparaître cette altérité nécessaire entre l’humain et les autres êtres vivants, notamment végétaux. Avec poésie mais aussi malice, associant le naturel et l’artificiel, l’artisanal et l’industriel, elle pose la question de l’adaptation, du dialogue avec un milieu constitué de nos interlocuteurs privilégiés. (Gunther Ludwig, 2015)
http://www.karinebonneval.com/

Claire Damesin

Écophysiologiste au laboratoire ESE (Ecologie, Systématique et Evolution, UPSud, CNRS, AgroParisTech à Orsay).

Les arbres peuvent vivre des centaines, voire des milliers d’années, immobiles dans un environnement parfois très fluctuant. Comment font-ils face aux contraintes du milieu qui ne manquent pas d’arriver comme par exemple les sécheresses? Quels sont les dysfonctionnements qui peuvent se mettre en place lors des dépérissements tels que ceux observés depuis les années 2000 ? Les recherches de Claire Damesin en écologie fonctionnelle, tentent de répondre à ces questions par l’étude du fonctionnement des arbres forestiers en relation avec les variations saisonnières et interannuelles du climat. La démarche menée est principalement expérimentale, couplant des mesures sur jeunes plants en conditions semi-contrôlées et sur adultes en forêt ainsi que des analyses en laboratoire. Claire Damesin étudie notamment la gestion du carbone au sein de l’arbre avec un volet sur la croissance, la dynamique des réserves et les échanges gazeux comme la respiration des troncs et des branches et un volet sur les cernes du bois en tant qu’enregistreurs du fonctionnement de l’arbre tout au long de sa vie.

François-Joseph Lapointe - Je est un Autre : de l'ADN au microbiome

De la choréogénétique à l'art métagénomique : rétrospective d'une pratique paradisciplinaire à la frontière de la performance et de la biologie moléculaire

Et si le chorégraphe était remplacé par la molécule d’ADN, une partition formée d’un alphabet de quatre lettres associées à quatre mouvements ? Et si notre identité n’était pas seulement la somme de nos gènes, mais le produit de tous les gènes de tous les microbes qui vivent sur nous et à l’intérieur de nous ? Et si la performance et la biologie participaient d’une seule et même quête expérimentale de la connaissance ? Et s’il était possible pour un individu de participer de façon synchrone et symétrique à la recherche scientifique et à la création artistique ? Et si et seulement et si ?

François-Joseph Lapointe

François-Joseph Lapointe est professeur titulaire au Département de sciences biologiques à l’Université de Montréal. Dans le cadre de ses recherches scientifiques, il s’intéresse principalement à l’application des méthodes statistiques et de la théorie des graphes en systématique moléculaire, en phylogénomique et en génétique des populations. En parallèle, il utilise également la biotechnologie comme outil de création artistique. Dans le cadre de sa pratique, il transpose les processus stochastiques de la biologie au domaine de la danse, de la performance et de l’art visuel. Pour son plus récent projet, il séquence son microbiome afin de générer des égoportraits métagénomiques.
http://qcbs.ca/fr/membres/les-chercheurs/?profile=45

Ana Rewakowicz - Collecteur de brouillard / Mist Collector

Collecteur de brouillard / Mist Collector (projet en cours)

Le projet Collecteur de brouillard, développé en collaboration avec les scientifiques Camille Duprat et Jean-Marc Chomaz à l’École Polytechnique à Paris, traite de la question de la diminution des sources d’eau douce dans le monde – surtout dans les régions où il y a peu d’accès à l’eau souterraine et à la pluie -, et se penche sur les méthodes alternatives pour récupérer l’eau du brouillard. Au cours de cette recherche, nous avons compris qu’il fallait un changement de paradigme pour obtenir une plus grande efficacité. Nous nous sommes concentrés sur la compréhension des principes de nucléation des gouttes d’eau sur des fils parallèles et sur le développement de structures aérodynamiques qui pourraient améliorer la récolte de l’eau.
En résidence à la Cité internationale des arts / In residence at the Cité internationale des arts.

Ana Rewakowicz

Ana Rewakowicz est une artiste interdisciplinaire née en Pologne et qui vit et travaille à Montréal, Canada. Elle poursuit actuellement son doctorat en art et la science à l’École Polytechnique à Paris. Connue pour ses œuvres stimulantes, interactives et gonflables qui explorent notre relation avec l’environnement, elle est motivée par les questions de durabilité et de technologie comme opportunité pour créer des transformations sociales. En ce moment son art s’engage dans une réflexion sur les questions environnementales de plus en plus complexes, avec une attention particulière sur l’eau. Ses œuvres font partie des collections permanentes au Musée d’art contemporain de Montréal, Musée national des beaux arts du Québec et d’autres. Elle a exposé son travail au Canada et à l’étranger et est récipiendaire de plusieurs bourses et prix.
http://www.rewana.com

Vidéos

Vous pouvez retrouver les vidéos de la rencontre sur YouTube (ci-dessous) ou sur Vimeo.

LASER Paris mai 2017 Part 1, Karine Bonneval & Claire Damesin, François-Joseph Lapointe (sur Youtube)

LASER Paris mai 2017 Part 2, Ana Rewakowicz (sur Youtube)

Galerie

Partenaires

Programme créé par Leonardo/ISAST, LASER (Leonardo Art Science Evening Rendez-vous) est un partage d’expériences autour de projets art-science dans des rencontres semi-formelles, hors du cadre institutionnel.

Rencontre LASER Paris co-organisée par Leonardo/Olats et La Diagonale Paris-Saclay, en collaboration avec le fonds de dotation agnès b.